Octobre 2015

28 septembre 2015

« Mission et miséricorde ».

« L’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde » (Pape François).

Nous sommes dans le mois des missions et du chapelet, dans le mois du Synode de la Famille et de la rentrée dans tous les domaines de la vie pastorale et académique.
On se prépare pour le Jubilé de la Miséricorde et aussi pour l’accueil des migrants de la Syrie. La tension dans la rue ne fait que s’aggraver et les manifestes politiques reflètent un climat de tension évidente.
N’est-ce pas l’occasion de revenir à l’essentiel ? Les grandes crises de l’histoire ont été aussi toujours à l’origine des plus profonds approches de l’essentiel de Dieu et des hommes. L’encyclique du Pape François « Laudato si » est un ballon d’oxygène, perçu ainsi aussi par des non croyants. Il nous offre une vision juste pour percevoir avec l’essentiel de l’évangile, la crise écologique que nous menace.

Selon l’image de Dieu que nous avons, il se dégage une certaine façon de concevoir et de vivre la mission ou une autre. « Comme le Père m’a envoyé moi je vous envoie » : Jésus vit la mission non seulement comme une ‘attitude’ ou une ‘fonction’, mais comme une réponse qui jaillit de son être profond qui est être en relation. Cet être relationnel est Amour, Don de Soi, Responsabilité personnelle sur l’Autre, Unité. L’envoi du Fils par le Père est un Mystère d’Amour qui nous échappe. On le connaît un peu à fur et à mesure que nous connaissons et nos apprivoisons le don totale de la vie de Jésus, qui est en même temps, un Don totale du Père pour son Fils et un Don totale du Fils à nous, pour nous unir à Lui dans leur même Amour, et non moins.

Il nous faut contempler souvent l’amour eucharistique de Jésus pour pouvoir dépasser un « regard fonctionnel » sur la mission. Un « regard fonctionnel » qui a souvent été la cause d’une allergie généralisée envers la mission. Si notre société perçoit la mission comme du prosélytisme ou de la colonisation mentale, c’est en premier lieu parce que nous les chrétiens, nous l’avons pensée « fonctionnellement ». C’est cette vision fonctionnelle qui a aussi refroidi les chrétiens pour annoncer l’évangile. Personne ne veut que l’on lui racole l’étiquette d’envahisseur des consciences. Cette situation provient directement d’une vision superficielle de la mission. Donnons-nous cette année le temps nécessaire pour habiter l’essentiel. Cela nous fera sans doute trouver un regard capable d’offrir des réponses aux crises actuelles, et engendrera une nouvelle manière de vivre la mission capable d’oxygéner les cœurs des hommes !


P. Paco Esplugues, curé

Bulletin d’octobre