L’Église naît toujours de la Parole de Dieu
La meilleure façon de commencer l’année pastorale est de nous laisser illuminer par les premiers siècles de l’Église. La genèse de l’Église projette un rayon de lumière sur notre manière de vivre en tant qu’Église aujourd’hui. Elle est quelque part toujours en genèse.
Nous voulons concevoir notre paroisse comme Église en genèse pour plusieurs raisons : L’Église est née de la Parole et elle retrouve son identité dans la Parole, la même Parole qui l’envoie en mission. Voilà ce qui va configurer notre marche cette année.
Le synode sur la Parole de Dieu nous a proposé quatre pairs d’images pour parler du cheminement de cette Parole : voix-création, alliance-visage, maison-Église et envoi-mission.
La première est celle de la Parole de Dieu comme une voix. Une voix qui est présente avant la création du monde. Ensuite, cette parole devient une alliance avec un peuple qui revêtira plus tard un visage, celui de Jésus Christ (« le Verbe qui est avec Dieu et qui est Dieu »). Puis, la troisième image est celle de la Parole de Dieu annoncée dans la maison qui est l’Église. Enfin, cette Parole est devenue missionnaire.
Ces images qui résument la genèse de l’Église aident à mieux voir les axes essentiels qui vont jalonner cette année qui commence. Il nous faut revenir à la source pour mieux avancer ! Toujours mieux écouter pour mieux se laisser configurer et pour mieux annoncer.
L’adoration permanente (qui aura lieu prochainement à la chapelle de l’Oratoire), la liturgie, l’école de la Parole, l’École de la Mission, l’École de Théologie, la formation des catéchistes, les équipes de préparation au Baptême, à la Confirmation, à l’Eucharistie, au Mariage, le groupe des jeunes-Ichtus, les retraites en silence, les jeunes couples, etc., sont justement des espaces privilégiés pour écouter et approfondir la Parole dans la Maison-Église.
Nous disposons cette année des locaux de la rue Porte Evêque qui, en plus d’être le lieu de l’aumônerie des jeunes, deviennent des salles paroissiales. Ils descendent comme la pluie et la neige, pour augmenter notre fécondité missionnaire (Is 55). Evangéliser est ce qui donne couleur et élan à tout ce que nous faisons et c’est un bonheur de voir combien d’initiatives sont nées de votre écoute personnelle et libre de la Parole.
Cependant, la mission est une tâche qui reste immense et qui n’est encore qu’à ces débuts : La visite à toutes les maisons de la paroisse qui s’est poursuivie cette année est loin d’être finie, faute de mains (ou de pieds) ! Et dans tous les aspects de la mission : accompagnement des sacrements, accueil et visites guidées de l’Église, visite aux malades, agape-jeunes Avignon, évangélisation par l’art, accompagnement des enfants pendant la messe, etc. Il y a de réelles initiatives qui nécessitent toujours plus de cœurs qui puissent s’y investir. Et des cœurs qui deviennent de plus en plus semblables à Celui qui nous envoie.
L’alliance avec le Christ nous demande de toujours nous configurer à Lui par amour. Jusqu’à ce que son visage resplendisse dans le nôtre (2 Cor 3,16). Le pape François avec son style direct nous rappelle sans cesse de ne pas nous conformer à une religion extérieure, mais de nous rendre de plus en plus semblables à Lui. La forge de cette Alliance est la prière et le résultat c’est une vie personnelle et communautaire qui se développe dans l’amour. Puisque, il faut le dire, l’amour du Christ circule : le vin de l’amitié à la fin de la messe (préparé avec grand soin) est un lieu visible d’une communauté où la communion devient de plus en plus vraie. Cela n’est pas quantifiable mais cet amour me semble de plus en plus visible entre des personnes qui « humainement parlant » ne s’uniraient pas spontanément ! Programme de l’année ? Que cet amour s’approfondisse et s’élargisse à tout nouvel arrivant.
Enfin, l’image de la « voix » de Dieu dans la création nous rappelle que l’horizon n’est pas seulement ecclésiastique. Le profane, n’est plus profane. Le travail, la culture, l’art, le chômage, l’immigrant, le monde avec ses crises sont « voix de Dieu ». Parfois voix de ceux qui n’ont pas de voix. Le Parcours Zachée auquel on peut encore se joindre en cours de route est un instrument privilégié pour apprendre à dépasser le clivage « choses de Dieu » et « choses du monde ». Ce parcours nous permet alors de nous enraciner dans la manière de vivre notre foi chrétienne et de devenir des évangélisateurs toujours plus crédibles pour notre monde. Le Dieu dont le Nom est « Dieu Présent », ne nous abandonne jamais,
Père Paco Esplugues, curé