Par le Père Paco Esplugues

La fête la plus importante de l’année liturgique, nous allons la célébrer en exil, confinés chez nous. La résurrection du Seigneur se réalisera-t-elle réellement dans nos vies ?! Est-il ressuscité le Seigneur ? Oui ! Il est vraiment ressuscité !
Pourquoi chercher parmi les morts ? Il est vivant comme Il l’a promis ! ALELUYA !

Le sens global de cet événement nous échappe. Dans la charnière du Samedi Saint on perçoit peut-être des rayons de la Providence qui nous invitent à vivre cette semaine de l’Octave de Pâques avec toute la grâce que l’Esprit Saint nous a réservés.

Rien ne remplace les sacrements de la Pâque. Le Seigneur réellement entre au plus profond de la terre pour engloutir la mort dans la Vie. Pour descendre aux enfers et faire neuves toutes les choses. Pour nous introduire dans les rapports de la vie divine. Mais il ne veut pas nous donner une grâce intermittente. De fait, il nous donne la grâce de nous établir dans la vraie vie ! 

Je crois que cette année le Seigneur veut focaliser notre attention sur Marie Madeleine et Thomas. Les apôtres Pierre et Jean sont allés au tombeau et ils n’ont rien vu du Seigneur. Ils ont vu les signes...

Marie Madeleine a vu les mêmes signes mais elle est restée. Le délai prépare le cœur à la rencontre. Et pleurant et la désirant dans son cœur elle a fait cette rencontre. Elle a été rencontrée. La vérité n’ est-elle pas que le Seigneur, dans cet exil de signes extérieurs, veut dans l’absence apparente préparer nos cœurs à la rencontre ressuscitante ? 

Je suis d’autant plus persuadé de cela que :

• C’est un des besoins les plus importants du christianisme actuel. Le Seigneur se donne réellement dans les sacrements et souvent cherche l’âme pour la configurer à l’Evangile, lui donner le salut et il ne la trouve pas ! Ce vide de nos Eglises, cette désertion imposée mondialement de nos lieux sacrés à cause du virus, ne serait-ce pas en réalité une demande faite à l’église pour qu’elle ressemble un peu plus à Marie-Madeleine ?

• Le concile Vatican II proposait un approfondissement de l’évangile qui, comme fruit de l’eucharistie, fasse vivre les chrétiens comme des témoins existentiels de la vérité (GS 93). Et ainsi se préparer à Le reconnaître et L’aimer en tout homme. Cette actualité pandémique qui nous interdit de messe n’est-elle-pas un temps privilégié pour préparer la rétine à Le reconnaître et L’aimer en tout homme ?. En mettant la main dans Ses blessures comme Thomas ? L’Octave de Pâques est la semaine de l’accueil personnalisé de la miséricorde qui culmine dans le dimanche de la Miséricorde (Jean Paul II). Ne fera t elle pas de nous des miséricordieux comme le Père (sicut Pater) ?

Cette semaine nous poursuivons notre pratique en mode numérique. Et en prière personnelle au fond de notre chambre... ne serait-ce pas la meilleure façon de Le rencontrer et de Le reconnaitre et de Le transmettre ?

Le bruit des grands événements en mode show semblent réduits au silence. Ne serait-ce pas un appel du Seigneur à Le laisser transmettre à Sa façon. Des âmes porteuses pleinement de Dieu ? Des témoins qui orientent le regard « vers son Père et notre Père » !