Mai 2014

9 mai 2014
« Jean-Paul II et Marie »
 
Ce mois de mai commençant, nous ne pouvons pas oublier que l’attentat de Jean Paul II le 13 mai était le jour de la vierge de Fatima. Ceci est un signe très fort du rôle majeur que Saint Jean Paul II a eu dans le changement géopolitique du monde, mais la date de son attentat est aussi un signe fort de la main providentielle qui le guidait : celle de Marie qui, par sa proximité, sa vie accompagnait quotidienne.

Cette relation avec Marie qui date de sa jeunesse et qui s’est poursuivi jusqu’à la fin de sa vie, est non seulement centrale pour comprendre sa spiritualité et sa sainteté mais aussi sa théologie et la richesse de sa réflexion personnaliste. Pour lui Marie était la figure de la révélation la plus complète de la personne humaine avec toutes ses capacités. Et souvent sans la nommer, Marie était le souffle incroyable de Jean-Paul II dans son amour pour toute personne humaine. Amour qui se concrétisait dans la façon dont il voyait et dont il traitait toute personne humaine. Cette vision il l’appelait lors d’une intervention radiophonique durant le concile « la recherche du personnalisme chrétien »

Sa réflexion sur Marie était déjà présente lors des formations sur le mariage qu’il donnait à des jeunes polonais. Son regard sur la chasteté du véritable amour qu’il développera dans son livre « Amour et responsabilité », et qui a d’ailleurs été la base de ses catéchèses postérieures sur le corps (théologie du corps), a tout son fondement dans la construction de sa propre personne en relation à Marie.

Si Jean-Paul II a parlé du corps et de la sexualité d’une manière si positive et si marquante c’est justement grâce à la relation avec Marie, dont la plénitude humaine pouvait illuminer sa propre sexualité de jeune prêtre, et du coup aussi les dynamismes qui habitent tout homme, et qui sont parfois perçus comme paradoxaux : unité et plein développement de notre propre personne.

Cela se manifeste d’une manière profondément lumineuse dans ses apports au concile (Gaudium et Spes et Difnitatis Humanae) et dans sa théologie de la relation interpersonnelle. En fait toutes ses encycliques avaient la trace de cette vision dont le fondement philosophique se trouve en « Personne et Acte ». Les dynamismes relationnels du Christ avec son Père et avec les hommes, sont le guide dernier de son magistère. Ces bases théologiques ont donné des ouvertures incroyables même si elles n’ont pas encore été assez creusées par l’Eglise dans ce millénaire.

La source cachée de tout cela est sans doute la double vision qui se dégage de son encyclique Redemptoris Mater consacrée à Marie et de son corollaire « Mullieris Dignitatem ». La vision personnaliste de Marie fondée sur la théologie mariale du Concile dessine toute la richesse de la vie de l’Eglise appelée à participer aux relations divines dans lesquelles unité et personne dans la plénitude de sa liberté s’enrichissent mutuellement !

Dans ce mois consacré à Marie, vécu cette année pleinement dans le temps pascal, laissons-nous imprégner de la figure de Marie. Sa lumière et sa présence personnelle dans nos vies nous aideront réciproquement à mieux avancer dans les qualités de nos relations. Vrai manifestation de l’action de l’Esprit, lui qui est la personne/réciprocité du Père et du Fils : avançons avec Marie vers l’art difficile de l’Unité (accueil et don).
 
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Père paco Esplugues, curé
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