Par le Père Paco, curé
Les tremblements de terre peuvent parfois faire émerger des trésors cachés, insoupçonnés, présents mais auxquels nous n’avions plus accès. C’est le sentiment qui nous anime au début de cette nouvelle année d’activités. Les crises sociales et ecclésiales sont toujours là, voire plus intenses. Mais notre regard, grâce au temps de silence et de jeûne des réseaux, a fui la dictature du bruit, et nos yeux commencent à entrevoir les trésors inépuisables de Dieu qui nourrissent notre présent. Ils s’appellent « sacrements ». Et ô combien ils sont féconds !
Le premier trésor c’est que nous ne sommes plus écrasés par la chape de plomb du pessimisme et par la crainte des menaces. Si nous ne sommes pas dupes de l’effondrement d’une civilisation qui se réalise sous nos yeux, nous sommes surtout spécialement touchés par l’essentiel : Dieu, qui nous conduit immédiatement à trouver du sens à notre marche, renouvelle nos forces et nous donne un courage intérieur qui grandit face aux obstacles !
Le deuxième trésor, c’est l’émergence du sens communautaire du christianisme. Quand la culture tend à l’éclatement des liens par l’individualisme promu par les réseaux sociaux et l’affirmation d’identités minoritaires, la foi, elle, engendre des minorités créatives. Il en a toujours été ainsi. Et ce trésor commence à prendre forme. Partager la foi à la messe, l’approfondir dans la prière, et la transmettre dans la mission suscite des liens en profondeur non menacés, indestructibles, inaliénables. Je suis émerveillé de voir que c’est justement ce qui se passe chez beaucoup de membres de la paroisse. Des groupes de partage de la foi dans la vie, des foyers de lumière, prennent forme. Ces mêmes germes qui, malgré toutes les crises de ce XXI siècles, ont approfondi et transmis la foi renouvelée et incarnée (par exemple l’option bénédictine, etc).
Ce trésor communautaire devient d’autant plus fécond qu’il active la réalité eucharistique qui fait de nous les membres des uns des autres, tous citoyens d’une ville divine que nous bâtissons réellement ! Elle émerge dans ce temps de crise comme une merveille qui, loin de nous faire évader du présent, donne un sens profond à tous nos engagements ! On l’appelle communion des saints. Les partages de vie des croyants opèrent cette citoyenneté qui semblait anéantie par la détérioration du vécu collectif. Leur pertinence est encore plus grande !
Pour les jeunes et pour les enfants c’est une urgence radicale. Le temps de communion de Journey aux USA l’a très clairement rendu évident.
Au cours des siècles, la sainteté vécue en communion autour des monastères a traversé les barbaries de l’histoire. Aujourd’hui, ceux qui osent la vivre forment dès maintenant les piliers d’un nouveau départ ! Je vois déjà ces cellules à l’œuvre dans notre paroisse et ailleurs !
Evidemment pour ces piliers, à l’épreuve des crises, la tiédeur ne peut pas exister. Cette année diocésaine de la « Faites des saints », voulue par Monseigneur CATTENOZ, coïncide de belle façon avec la lettre apostolique du Pape François, Gaudete et Exultate nous appelant à l’urgente nécessité d’être de vrais saints. Des hommes et des saints pour qui Dieu est l’essentiel de leurs vies (je suis émerveillé de les voir parmi nous). La lettre du pape insiste sur la sainteté relationnelle. Un homme de Dieu ne peut pas être individualiste, ni centré sur soi-même. L’épreuve de la sainteté est cette capacité à reconnaître et fréquenter le Christ dans l’autre. Ces piliers de communion des saints, je les vois parmi nous. Les approfondir sans freins est le programme de cette année dans le pôle et dans toutes les diaconies.
Le voyage paroissial à Châteauneuf de Galaure, le 5 octobre, vers les sources de la fondatrice des foyers de charité est inscrit dans cette double démarche : Faciliter les liens communautaires, la douce joie d’être ensemble, et se ressourcer à l’école d’une femme centrée sur l’essentiel à l’extrême : Eucharistie, et Rédemption.
Bonne rentrée à tous !