Avignon accueille la 73e édition du Festival.
Notre chemin personnel et collectif a-t-il un sens ?
Le Théâtre est l’exploration immédiate du sens dont nous avons tant besoin aujourd’hui. Les représentations publiques inaugurent des fragments de sens qui donne du souffle à l’existence. Quand le sens est touché à travers le silence et l’obscurité de la salle, il y a une transfiguration. Pas seulement dans le cœur de chacun mais dans le corps social façonné par le drame vécu ensemble. Transfiguration fragmentaire mais nourrissante et substantielle.
Le Festival reste dans son bouillonnement « In et Off », une interrogation renouvelée des odyssées actuelles pour traiter des non-sens et chercher de nouveaux consensus. Y a-t-il encore des histoires sensées ? Chaque homme est-il une histoire sacrée ? Y a-t-il des traces du Divin derrière les obscurités jaunes des gilets, des impérialismes déguisés, des différences écartées, des déconstructions de tout genre ... et des fuites de l’humain ? Humain pourtant jamais assez exploré ?
Si le théâtre a une force politique créatrice, puisse l’obscurité de nos églises ouvertes être le contrepoint radicalement nécessaire, offrant toujours dans les tabernacles silencieux l’Odyssée la plus puissante, celle de l’Homme-Dieu qui continue à porter réellement toutes les humanités en son Théodrame.
L’obscurité traversée de l’Eucharistie, vérité la plus profonde de la réalité, construit une Transfiguration non fragmentaire : un Corps réel, une Ville dans laquelle nous sommes tous.
(Hb11, 16) « Il n’a pas honte d’être appelé leur Dieu parce qu’Il leur a construit une Ville »... sur la Croix
Les rues d’Avignon deviendront des passerelles d’une odyssée à l’autre... Seront-elles des chemins pour oser le dépassement de la clôture mentale infernale de l’affirmation que l’homme serait à lui-même son propre sens ?
Père Paco Esplugues,
curé de la paroisse Saint-Agricol