Par Marc Henry-Baudot en collaboration avec Michou.
« Le vent souffle ou il veut,
tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va,
ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit ! » Jean 3, 8
Le vent est parfois éprouvant, comme l’est un mistral de plusieurs jours sur Marseille ou Avignon ; D’où vient-il ? Pourquoi ce déplacement de masses d’air depuis les hautes pressions de l’atmosphère vers les basses ?
Le vent, comme dans le récit biblique, cherche-t-il à nous déplacer ? Serions-nous un peu « installés », dans nos modes de vie, dans nos convictions ?
Autant Pâques était, pour les chrétiens, le temps de l’espérance, autant la Pentecôte est celui du déplacement, du changement sous l’effet d’une poussée inattendue.
« Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand tout a coup, vint du ciel un bruit tel celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison ou ils se tenaient, tous furent remplis de l’esprit saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer » Act.2, 1
A partir de cet événement en forme de métaphore, les disciples partirent dans toutes les directions et leurs paroles vinrent jusqu’à nous ! Si tous n’ont pas entendu ce Souffle, c’est qu’il vient de l’intérieur de chacun, comme une énergie créatrice, vitale et personnelle.
"Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient et il s’en posa une sur chacun d’eux ! » Act 2.2
S’il n’en était pas ainsi, comment comprendre le formidable courage des populations entières, déplacées, décimées par les conflits, en Syrie, en Irak, en Lybie en Afrique, maintenant en Malaisie ?
Ce qui est donc en jeu, c’est notre capacité de résistance, de résilience face à toutes les formes de violences, souvent physiques, mais aussi morales, politiques, financières.
Parlant de vent, il n’est pas de meilleur exemple que celui de la navigation en voilier qui utilise avec intelligence la force du vent, parfois contraire, pour voyager dans la direction voulue, accélérer quand il est « portant » et parfois se réfugier dans une anse lorsqu’il est trop fort.
J’ai lu récemment que les derniers grands cap-horniers étaient construits et équipés si solidement qu’ils recherchaient les tempêtes de l’Atlantique Sud pour aller plus vite livrer leurs marchandises !
Sans aller jusque-là, les coups durs que nous subissons ne sont-ils pas l’occasion de vérifier, de renforcer notre résistance « spirituelle » ?
Aujourd’hui, dans nos sociétés hyper technicisées mais peu tournées vers l’intériorité, sommes–nous réellement assez équipés pour tracer nos routes au milieu des vents venant de toutes parts ? Regardons la préparation, l’entraînement, le choix des détails de la vie à bord, des concurrents des courses autour du monde ! Chaque détail compte !
C’est une belle métaphore de l’homme d’aujourd’hui, lorsque, plus ça va mal à l’extérieur, plus il trouve de forces en lui, pour être, confiant, créatif, avisé et parfois, survivre.
Dans la vie de tous les jours, quel est notre « équipement » ? Prenons-nous le temps de nous former pour apprendre à jouer avec les vents, à comprendre le langage de l’Esprit ?
« Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie ! » Jn 7,63
Pour beaucoup, dans le monde entier, c’est une foi, une conviction religieuse aux couleurs et pratiques multiples, pour d’autres, une vraie passion du vrai, du beau et du bien, de la relation avec la nature et le monde, pour d’autres encore, un sens profond de la communauté humaine, de l’unité entre tous les hommes et les femmes.
"Ces hommes qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il, alors que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?" Act 2.7. Syriens, Irakiens, Kurdes, Yezidis, Grecs, Turcs et Ukrainiens, Maliens et Egyptiens, du Moyen Orient et de l’Europe du Nord et du Sud, de ce côté et de l’autre de la Méditerranée, de l’Atlantique et du Pacifique, Juifs, Musulmans, Chrétiens, croyants et non-croyants, …
Oui décidément, à la Pentecôte, le vent souffle ou il veut, mais il nous faut veiller pour ne pas perdre la route et recevoir, en leur temps les sept dons qu’il nous apporte, de sagesse, d’intelligence, de conseil et de force, de science, de crainte et d’amour filial ?
« Ouvre mes yeux, que je contemple les merveilles de ta Loi » Ps118
Marc Henry-Baudot
En collaboration étroite avec Michou,
Compagne du voyage
24/03/2015