Il serait dommage de laisser passer la période de Pâques sans percevoir le moment favorable pour se poser la question : comment pouvons-nous, hommes et femmes d’aujourd’hui, nous renouveler radicalement, renaître comme la nature nous y invite ?
Question que posait déjà le sage Nicodème à Jésus : « Comment un homme peut-il naître une fois qu’il est vieux, peut-il, une seconde fois, entrer dans le sein de sa mère et naître ? » Jean 3.4
Il est vrai que Jésus avait précisé avant : renaître de l’eau et de l’Esprit ! Laissant entrevoir à Nicodème une autre voie que celle de la physiologie.
Renaître de cette manière, serait alors « sortir » de l’enfermement sur nous-mêmes, accepter nos erreurs, nos médiocrités, nos guerres, nos divisions et découvrir soudain, comme l’enfant qui vient au jour, un paysage entièrement neuf, sans doute un peu inquiétant, mais qu’il va affronter avec une prodigieuse vitalité.
« Maintenant, je te révèle des choses nouvelles, secrètes et inconnues, qui viennent d’être créées à l’instant dont jusqu’ici, tu n’avais pas entendu parler » Isaïe 48, 6-8
En ce début de printemps, tout nous chante cette bonne nouvelle : le bourgeon, la feuille et la fleur qui émergent du bois qui paraissait mort et sous nos yeux se développent avec harmonie.
La résurrection dont parlent, assez discrètement, les Évangiles doit être de cet ordre-là.
« Et votre corps sera florissant comme l’herbe » Isaïe 65
Mais alors, quels indices trouver pendant ces jours de Pâques ?
Alors que tout nous incite à constater que, décidemment, la victoire de la vie sur la mort, du bien sur le mal, est loin d’être acquise : C’était déjà vrai de l’homme Jésus, torturé et supprimé par ses contemporains, c’est vrai de l’histoire humaine qui a tant de mal à se traduire en progrès, et c’est vrai aussi de nous-mêmes qui avons tant de mal à devenir seulement ce que nous souhaiterions être ou à ne pas tomber dans le découragement.
« Puisque je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas » Romains 7, 19
Dans un monde marqué par le doute généralisé, les fausses nouvelles, et les drames bien réels, où chercher ce renouvellement intérieur ? Dans la science du futur, le numérique et les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle ?
Plus simplement en nous-mêmes, comme le suggèrent de grands mystiques, si nous prenons le temps et les moyens d’y voyager en silence.
« Je connais la source qui coule et se répand,
Je sais qu’il ne peut y avoir de chose plus belle,
Que la terre et les cieux vont s’y abreuver,
Bien que ce soit de nuit ! »
Poème IX Jean de la Croix
Nous découvrirons alors que cette source non tarissable, cette « renaissance » possible est inscrite dans notre ADN, et que nous pouvons, dans le cours de nos journées, la mettre en œuvre, en musique,…. ou passer à coté !
« Il est bon de franchir chaque jour une étape,
Comme l’eau vive qui ne stagne pas.
Hier s’est enfui, l’histoire d’hier aussi est passée,
Il convient aujourd’hui de conter une histoire nouvelle ! »
Rubâiyât. (La quête) RUMî
C’est ce que l’on appelle la Création et son actualité en nous, la créativité !
Nous en sommes peut-être, au premier jour ?
Marc et Michou Henry-Baudot