Une fois de plus, en cette période de pandémie, Monsieur Macron s’est donc prêté au jeu du discours présidentiel télévisé. Il nous annonce un prolongement de confinement jusqu’au 11 mai. Nous voilà donc réduits à attendre un mois de plus. Nous en prenons acte. Il nous a dit ce lundi de Pâques, de manière incantatoire – encore- qu’il prétendait rebâtir un nouveau monde, mais il nous apporte en direct la preuve que ce monde sera, une fois de plus, sans racines et sans passé évoquant une fraternité qui n’est qu’une unité abstraite et désincarnée.
Nous venons de traverser une première vague de confinement. La fermeture des écoles décrétée par Monsieur Macron le 14 mars, puis de confinement général pour lutter contre la pandémie du COVID 19 jusqu’alors déclarée improbable nous ont imposé une nouvelle façon d’enseigner, d’éduquer, d’accompagner et d’évangéliser.
Je vous écrivais le 19 mars que le fléau qui s’est abattu sur notre pays et qui se propage dans le monde entier pourrait bien être pour nous une occasion providentielle de revenir à l’essentiel de notre alliance avec la Sagesse éternelle, celle de notre baptême personnel et collectif.
Je crois que ce le fut grâce à l’accompagnement des élèves et des parents d’élèves, grâce au travail de continuité pédagogique, pastorale et spirituelle quotidien, très élaboré, très profond et construit en fidèle cohérence à notre mission d’école catholique. Il faut souligner avec quelle abnégation et sens du service, , les Chefs d’établissements, les APS, les professeurs, les prêtres référents, les salariés, les bénévoles et toute la communauté éducative des établissements – sans oublier l’équipe de la Direction Diocésaine, de l’UDOGEC et l’APEL départementale – ont produit une œuvre remarquable d’inventivité et d’adaptabilité pour rendre cette continuité pédagogique et pastorale extrêmement qualitative et exemplaire. Le soutien exceptionnel du Secrétariat Général de l’Enseignement catholique ainsi que de la FNOGEC et de la Fondation Saint Mathieu est également à saluer.
La mise en place de l’accueil des enfants de personnels de la santé de la protection de l’enfance ainsi que ceux des forces de l’ordre s’est faite sans faille et sans interruption malgré un défaut criant de masques et protections diverses.
Le confinement est et reste toutefois une période difficile et comme il nous faut poursuivre notre mission d’accompagnement, nous le ferons avec l’aide de Dieu et ainsi ne pas tomber dans ce modus operandi de toutes les tyrannies qui rampent ou s’étalent dans le monde et qui n’est autre qu’une lente destruction des relations naturelles entre les humains. C’est cette destruction des relations entre les humains qui justifie l’abandon de nos anciens – interdits de contacts avec leur famille, avec un prêtre, privés du sacrement des agonisants et finissant, anonymes, dans les fours crématoires – et leur substitution par des hyperliens propagandistes subversifs qui, tout en isolant les hommes entre eux, les soumettent à un pouvoir en apparence bienveillant et charitable.
Le COVID19 est un des virus dont notre monde accouche mais ce qui est nouveau par rapport aux épidémies passées, c’est que cette maladie, loin d’être attaquée à sa racine, est stimulée par des systèmes de pensée et d’argent qui la propagent et l’entretiennent, favorisant ainsi la rupture des êtres humains avec tous les liens qui donnent sens d’appartenance et de permanence à leur propre vie. Nous finissons par croire que nous en sommes les jouets.
Un tel désespoir finit par se manifester dans deux expressions qui, à simple vue, semblent contradictoires, mais qui abritent une même aversion à la vie : d’un côté, peur de la solitude, de la vieillesse, de l’abandon et de la mort qu’on essaye d’exorciser au moyen d’un vitalisme compulsif ; de l’autre côté, un désir d’en finir au plus vite avec une souffrance qui nous parait absurde. Car la conscience d’absurde, tantôt habillée d’oripeaux cliniques, tantôt hurlante de douleur est toujours l’ultime étape du voyage vers le néant dans lequel nous embarque le désespoir.
Le Christ est ressuscité Dimanche, il est vraiment ressuscité, la mort est morte,
« C’est pourquoi il est urgent que la question de Dieu reprenne une place centrale. Ce n’est cependant pas un Dieu qui existe quelque part, mais un Dieu qui nous connait, qui nous parle et nous concerne- et qui est aussi notre juge…Que nous devenions capables de Dieu, pour pouvoir ainsi entrer dans la vie véritable, dans la vie éternelle…pour que nous trouvions la vie, la vie véritable, celle qui n’est plus soumise à la mort » (Benoît XVI Lumières du monde).