JMJ 2016 avec JOURNEY - Saint Agricol.
Częstochowa, un des lieux que nous visiterons pendant les JMJ à Cracovie, est une ville du sud de la Pologne, située dans la voïvodie de Silésie dont elle est la deuxième plus grande ville. Elle est jumelée avec Lourdes. Częstochowa est connue dans le monde entier par le monastère des Pères Paulin de Jasna Góra, où se trouve l’image miraculeuse de la Vierge de Częstochowa, l’icône de la Madone Noire. Częstochowa est un centre de pèlerinage de rang mondial : le sanctuaire est visité chaque année par 4 à 5 millions de pèlerins qui viennent de 80 pays du monde. C’est aussi une ville universitaire comptant neuf écoles supérieures dans lesquelles étudient plus de quarante mille étudiants.
L’icône, installée en ce lieu par Władysław Opolczyk (Ladislas d’Opole) en 1382, se reconnaît facilement aux « balafres » sur la joue de la Vierge, souvenirs du pillage du sanctuaire par des bandits hussites le 14 avril 1430, jour de Pâques. Elle fut restaurée à la cour du roi Władysław Jagiełło (Ladislas Jagellon).
Cette attaque, ainsi que d’autres troubles postérieurs, ont incité les rois de Pologne à fortifier le sanctuaire dès 1621. La Suède attaqua la Pologne en 1655. Le 18 novembre de cette même année, les Suédois arrivent devant la forteresse de Jasna Góra, et exigent sa reddition immédiate. Bien que la place ne soit défendue que par 170 soldats, 20 officiers et 70 moines, face à une armée de 3 000 Suédois, le prieur Augustyn Kordecki n’est pas enclin à laisser entrer des armées luthériennes dans le sanctuaire, que d’ailleurs le chef des Suédois qualifiera de « poulailler ». Après 40 jours, les Suédois lèvent le siège. Depuis lors, et après la consécration de la Pologne à Notre Dame de Jasna Góra, le 1er avril 1656 à Lviv par le roi Jean II Casimir Vasa, Jasna Góra est non seulement le cœur religieux du pays, mais aussi le symbole de sa liberté politique.
Mais bientôt la Pologne, victime d’un système politique néfaste, s’affaiblit, et est convoitée par ses deux puissants voisins, la Prusse et la Russie. Face aux idées pro-russes de Stanislas Poniatowski, se crée en 1768 à Bar, en Podolie (actuelle Ukraine), une alliance de nobles, la Confédération de Bar. L’un des chefs de cette Confédération, Casimir Pulaski, occupa la forteresse et la défendit pendant 3 ans. Il fut vaincu en 1772, peu avant le premier partage de la Pologne : ce fut la première défaite de cette place forte. En 1795, la Pologne, partagée pour la troisième fois entre Russes, Prussiens et Autrichiens, est rayée de la carte. Jasna Góra va alors devenir le symbole de l’unité du peuple polonais : le pèlerinage à Jasna Góra est le moyen, pour les Polonais, de se savoir enfants d’une même patrie.
Lors de la parenthèse napoléonienne (1806-1813), la forteresse va retrouver pour la dernière fois son rôle militaire. Après la chute de Napoléon, le sanctuaire est occupé par les Russes, mais les 3 puissances occupantes craignent le lieu, symbole du patriotisme polonais et les pèlerinages les plus importants seront interdits. L’insurrection polonaise de 1863 va aggraver encore les répressions. De nombreux moines paulins seront déportés en Sibérie à cause de l’aide qu’ils ont apportée aux insurgés, et l’imprimerie, la pharmacie du monastère sont fermées.
La première Guerre mondiale va permettre à la Pologne de retrouver son indépendance. Mais en 1920, l’Armée rouge menace Varsovie. L’épiscopat polonais se réunit alors à Jasna Góra le 27 juillet, et renouvelle la consécration à Marie. Des milliers de pèlerins affluent vers le sanctuaire pour demander à leur Souveraine la libération du pays. Le 15 août, jour de l’Assomption, ils sont exaucés : c’est le « miracle sur la Vistule ».
En mai 1936, 25000 étudiants se consacrent à Marie et font le vœu de bâtir une nouvelle Pologne. Parmi eux, un certain Karol Wojtyła. Puis revint la guerre. Les nazis occupent une partie du sanctuaire et interdisent à nouveau les pèlerinages importants. Ce qui n’empêchera pas les Polonais d’y venir la nuit. Les paulins, eux, en secret, aident partisans, prisonniers de guerre et juifs. Le 16 janvier 1945, les chars soviétiques attaquent par surprise. Les nazis, paniqués, fuient sans emmener les œuvres d’art ni détruire le sanctuaire.
Après la guerre, Jasna Góra reste plus que jamais la capitale spirituelle du pays. En septembre 1948 le primat de Pologne, August Hlond, consacre la Pologne au Cœur immaculé de Marie. Son successeur, Stefan Wyszyński, fut aussi son héritier spirituel. Jeté en prison par les communistes, il y écrivit en 1956 une prière pour la Nation rappelant celle de Jean Casimir (1656). Cette prière fut lue à Jasna Góra le 26 août de la même année, pour le 300e anniversaire, devant un million de pèlerins. Le nouveau primat fut libéré 2 mois plus tard, le 26 octobre.
L’année suivante, le pape Pie XII bénit une copie de l’icône. Cette copie fit le tour de Pologne : de paroisse en paroisse, 23 ans durant, elle permit de nombreuses conversions. Le 3 mai 1966 la Pologne fêtait le millénaire de son évangélisation. À cette occasion l’épiscopat polonais consacra la Pologne « à la protection particulière de la mère de Dieu, à la mère de l’Église, pour l’Église du Christ qui doit être libre ». Le pape Paul VI émit le désir de participer à cette fête pour honorer l’icône de la Rose en or papale, mais le gouvernement communiste ne le lui permit pas.
Le sanctuaire de Częstochowa se trouve au cœur de la Pologne. Haut-lieu du culte marial, il attire chaque année quatre à cinq millions de pèlerins originaires de 80 pays du monde.
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L’icône de la Vierge noire à l’Enfant est de tradition médiévale. Selon les historiens, cette peinture suit le modèle de l’iconographie byzantine : il s’agit d’une icône « Odigitria », c’est-à-dire l’image de « Celle qui indique et guide tout au long de la route ». Une légende attribue la réalisation de cette peinture à saint Luc qui, étant un contemporain de Marie, avait pu reproduire son vrai visage.
L’icône a été amenée, en 1382, sur la colline de Jasna Góra, qui veut dire « Montagne Lumineuse » en polonais et domine Czestochowa . Une initiative du prince Ladislas d’Opole qui fit ériger sur le sommet de la colline un monastère pour les moines de saint Paul.Le visage de l’enfant est tourné vers le pèlerin. Mais son regard est ailleurs, comme s’il regardait au loin, au-delà du temps et des lieux. Aussi bien la Mère que le Fils semblent plongés dans leurs pensées, dégageant une attitude de grande sagesse.
La couleur brune de leur teint tranche avec la luminosité du milieu environnant. Marie indique au pèlerin l’Enfant Jésus, et l’Enfant Jésus tient dans une main le livre et de l’autre bénit d’un geste à la fois simple et royal.Dans tous les moments de difficulté de la Pologne, la population s’est serrée autour de la Vierge Noire de Częstochowa et de l’enfant Jésus, ceci ne faisant qu’accroitre l’affluence des pèlerins. Encore aujourd’hui, en été, ils sont des dizaines de milliers de personnes à se rendre à pied au sanctuaire. L’image est sombre.. rendue encore plus sombre par la fumée des bougies qui l’éclairent en permanence.
Karol Wojtyla s’est rendu lui aussi fréquemment en pèlerinage au sanctuaire, notamment en 1936, quand la Pologne se trouvait sous le régime communiste.
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Prions-Le dès maintenant pour les JMJ et pour tous les jeunes qui y participeront :
"Notre Dame de Czestochowa, Mère de Dieu et notre Mère, priez pour nous.
Notre Dame de Czestochowa, Mère de ceux qui s’abandonnent à la Providence Divine, priez pour nous.
Notre Dame de Czestochowa, Mère de ceux qui sont trompés, priez pour nous.
Notre Dame de Czestochowa, Mère de ceux qui sont trahis, priez pour nous.
Notre Dame de Czestochowa, Mère de ceux qui sont emprisonnés, priez pour nous.
Notre Dame de Czestochowa, Mère de ceux qui souffrent du froid, priez pour nous.
Notre Dame de Czestochowa, Mère de ceux qui ont peur, priez pour nous.
Notre Dame de Czestochowa, Mère de la Pologne souffrante, priez pour nous.
Notre Dame de Czestochowa, Mère de la Pologne fidèle, priez pour nous.
Priez pour nous, Notre Dame de Czestochowa, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ."
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Discours de Jean-Paul II à la VIe Journée mondiale de la Jeunesse à Czestochowa 1991